Bernd Alois Zimmermann (1918-1970) est l’une des figures majeures de la création musicale de la seconde moitié du vingtième siècle en Allemagne et dans le monde. Si l’on connaît mieux son compatriote Karlheinz Stockhausen, Zimmermann se dévoile peu à peu comme le représentant d’une autre forme d’expression que celle qui fut associée aux avant-gardes européennes des années 1950, c'est-à-dire comme un artiste en marge des courants dominants, mais dont l’empreinte sur son époque n’en est pas moindre pour autant. Auteur d’ouvrages désormais reconnus comme de véritables chefs-d’œuvre de la modernité - Die Soldaten (opéra, 1958-1964), Requiem für einen jungen Dichter (« Requiem pour un jeune poète », 1967-1969) -, mais aussi de nombreuses compositions orchestrales, instrumentales, vocales, électroniques, il devient aujourd’hui l’un des grands « classiques » de la seconde moitié du vingtième siècle à la fois par sa musique (de plus en plus jouée dans le monde entier) et par son rayonnement en tant que penseur.