L’homme moderne semble entretenir avec la nature un rapport schizophrénique
puisqu’il est à la fois celui qui se trouve engagé dans une vaste entreprise de dénaturation,
et celui qui aurait entrepris de la protéger. Ces deux attitudes ne sontelles
toutefois pas deux visages d’un même rapport faussé à « l’ordre naturel » ?
L’image est ambivalente, elle peut tout aussi bien représenter le réel que s’y substituer.
Elle semble aussi essentielle dans une société où il importe « d’avoir une bonne
image ». Entre tentation iconoclaste et iconomanie, un espace de réflexion est sans
doute possible.
Philosophie et Management
De la philosophie appliquée au management, mais de la philosophie d'abord ! Ce cycle s'adresse à tous ceux qui souhaitent relier leur pratique ou leur formation professionnelle à des principes éthiques et philosophiques susceptibles d'en éclairer le sens. De la philosophie avant tout donc, avec ses exigences propres de rigueur conceptuelle et d'analyse critique des lieux communs. Proposées grâce à un partenariat innovant entre l'EM Strasbourg et la faculté de philosophie, les conférences sont indépendantes les unes des autres.
« Soyez-vous même », invitation peut-être sympathique, mais plus séduisante qu'éclairante. Car encore faudrait-il savoir ce qu'il en est de ce moi qui ne va de soi que tant qu'on n'y pense pas.
L'EM Strasbourg organise sa 48e conférence phare jeudi 2 avril 2015 à partir de 18 h sur le thème "Comment gérer les connaissances par les communautés de pratique ?".
Dans une économie globalisée caractérisée par une demande extrêmement volatile, l’innovation et la créativité sont devenues des facteurs clés de succès. Les communautés de pratique favorisant la création et le partage de connaissances se développent massivement. Comment piloter ces communautés et concilier auto-organisation et contrôle ? Quels types de missions peuvent-elles remplir ? Quels impacts ont ces structures sur l’innovation ? Regards croisés de chercheurs et de praticiens experts
La formule est convenue et tient lieu parfois de sagesse bon marché et
de principe de tolérance. Mais si elle était simplement fausse ? Si l’erreur est multiple, ne faut-il pas, en toute rigueur, penser la vérité comme une, c’est-à-dire indépendante de nos valeurs ou de nos représentations subjectives ?
Notre société contemporaine est fière des moyens de communication qu’elle a su
inventer et promouvoir. Mais l’incessant palabre mondialisé ne cache-t-il pas de terribles solitudes : celles de ceux qui ne peuvent désormais plus ni parler, ni espérer être entendus.
La laïcité est une valeur en vogue dans nos sociétés républicaines qui se croient volontiers post-religieuses. Mais si elle est utile et nécessaire, elle est parfois si mal comprise qu’on lui fait dire n’importe quoi et qu’on s’autorise en son nom des attitudes discutables.
C’est un lieu commun de l’économie libérale que toute société est organisée sur
des échanges. Mais que faut-il vraiment échanger pour faire société ? Des biens ?
Des paroles ? Des symboles ? Et l’échange commercial lui-même n’est-il pas une forme de lutte ouverte ?
Si nul homme n’est une île, chacun se réclame unique. Nous vivons une profonde réorganisation de l'économie et des sources de valeur. Ce nouveau régime économique induit des modifications des liens unissant l’utilisateur et les produits qu’il manipule. De nouveaux modes d'usage et consommation naissent ; et déjà des signaux précurseurs de ces nouveaux usages, nouvelles sources de valeur existent : à nous de les percevoir, de les comprendre, c'est l'ambition de cette école.
"Il y a peu de différence entre un homme et un autre, mais c'est cette différence qui est tout" (William James)
Difficile, chacun le sait, d’exiger des
autres ce qu’on n’exige pas de soi même.
C’est que l’exemple – réel ou
fictif - a déjà une valeur d’élucidation
morale. Il a aussi pourtant ses limites,
lui qui peut parfois être l’alibi d’une
posture convenue susceptible de tourner
à l’imposture.
Valeur populaire et à la mode, d’autant
plus nécessaire sans doute qu’il arrive
aux entrepreneurs, aussi bien qu’aux
sportifs, de perdre (un marché, une
épreuve…). S’agit-il alors simplement
de faire en sorte que l’honneur soit
sauf ? Ou de reconnaître la part de jeu
qui subsiste en nos projets les plus
ambitieux ? À moins que le fair-play
ne soit qu’une ruse de l’instinct de
domination ?
On n’excuse pas une erreur, on la corrige,
on la rectifie, ce qui veut dire aussi
qu’elle est autre chose qu’une faute. La
confusion des registres est parfois pernicieuse,
qui transforme en coupable
celui qui a pu échouer sans « mal faire »…
et voilà que ressurgit l’ambiguïté !
Souvent confondu avec la tolérance, le
respect est à la fois juste distance et reconnaissance
de la dignité de l’autre.
Loin d’être une simple vertu sociale, il
est alors au coeur de toute relation
humaine authentique.
Il est, étymologiquement, une vertu du
coeur qui rend capable de lutter contre
la peur, certes, mais aussi contre certains
désirs, certaines flatteries, certaines
illusions bien agréables. C’est à
ce titre qu’il est le ressort des actions
authentiques.
La justice n’est pas nécessairement égalitaire,
puisqu’il est parfois légitime de
donner à chacun selon ses mérites… ou
ses besoins.
L’injustice se manifeste le plus souvent
sous la forme d’un sentiment qui exprime
une frustration. Mais toute injustice
éprouvée n’est pas une injustice
réelle, et un management éclairé doit
pouvoir distinguer l’une de l’autre
La bonne foi est une étrange vertu qui
peut servir d’excuse, voire d’alibi, à
celui qui croyait bien faire. Une façon
de se tromper soi-même et de tromper
les autres ou une simple faiblesse, d’autant plus pardonnable qu’on ne saurait conseiller la mauvaise foi comme principe de nos engagements ?
« Le travail, c’est le dur labeur du matin au soir », écrivait Nietzsche. Comment peut-il aujourd’hui être revendiqué comme une valeur? Simplement parce qu’il produit de la valeur ? Ou parce qu’on peut y prendre plaisir sans pour autant être masochiste ?
Tout pouvoir corrompt, paraît-il, et tout
pouvoir n’est pas légitime. Mais l’autorité,
qui ne se décrète pas, est autre
chose sans doute. Une façon d’ordonner
plutôt que de hiérarchiser…
Être performant et efficace : impératif
catégorique du cadre moderne qui
risque alors de croire qu’il s’agit de
« forcer les événements ». Une autre
logique de l’efficacité n’est-elle pas possible, plus sereine et distanciée, parce que plus lucide ?
Étrange formule en forme de lieu commun
dont le sens reste obscur. Réussit-on sa vie comme on réussirait un salto arrière ou le carrelage de sa cuisine ? Et pour réussir sa vie, ne faut-il pas d’abord reconnaître
que, d’une certaine façon, la vie nous a déjà « réussis » ? Alors s’ouvre un chemin possible entre ambition et gratitude.